Une année 2019 meilleure que prévu dans le Bâtiment
Malgré une conjoncture délicate (Brexit, turbulence du commerce mondial, gilets jaunes…) et des dispositifs moins favorables en faveur du logement, l’activité du secteur du bâtiment devrait, contre toute attente, être positive en 2019. La FFB table même sur une hausse de 1,3% et sur la création de 25 000 emplois.
« Le secteur du bâtiment connaît un été indien » : c’est en ces termes que Jacques Chanut, président de la Fédération Française du Bâtiment s’est exprimé lors du point rentrée, mardi 10 septembre.
C’est une bonne nouvelle, d’autant plus inattendue que la FFB prévoyait en décembre dernier une baisse de 0,5%.
« Le niveau élevé des carnets de commande à la mi-année, soit près de 6,5 mois toutes tailles d’entreprises, tous territoires et tous métiers confondus, confirme cette tendance à la hausse » a précisé Jacques Chanut.
Une activité qui tient
Alors qu’elle tablait en décembre sur un recul de 0,5%, la FFB a revu ses estimations à la hausse en affichant une activité du bâtiment qui devrait croitre de 1,3% cette année. Le secteur devrait ainsi créer 25 000 emplois, chiffre cinq fois supérieur à la prévision initiale. Par ailleurs, les créations d’entreprises restent très dynamiques et côté trésorerie et marge, la situation semble légèrement s’améliorer.
Des conditions favorables d’octroi de crédit
L’élargissement de l’ouverture du crédit immobilier, notamment en faveur des ménages modestes, et des taux d’intérêt historiquement bas, bénéficient largement à ces résultats positifs. « Pour une fois on peut dire merci aux banques » a lancé le président de la FFB.
Mais jusqu’à quand ?
Comme l’a rappelé Jacques Chanut, « l’amélioration de la situation repose sur un facteur clé : l’élargissement très net du marché du crédit, notamment auprès des artisans et PME, comme des ménages accédants modestes. Mais une double menace pèse : le durcissement des règles prudentielles s’appliquant aux établissements de crédit. Et la suppression du PTZ (Prêt à Taux Zéro) dans le neuf (zone B2 et C), soit les seuls territoires où la primo accession des ménages modestes s’avère possible. ».
Progression des ventes sur les logements neufs…
Dans l’individuel diffus, les ventes s’inscrivent à nouveau en croissance avec une progression de 4,7%, du 1er janvier à fin juillet. La tendance est également à l’amélioration du côté des permis avec une progression de 1,3% sur le cumul mai-juillet 2019 (comparé à la même date en 2018).
…Mais repli dans le collectif
Si les permis et mises en chantier se replient de 8% (glissement annuel sur 3 mois à fin juillet 2019), c’est la chute des mises en vente dans la promotion immobilière sur les deux premiers trimestres 2019, qui est la plus impressionnante : - 22% par rapport à 2018. La seconde moitié de l’année est meilleure mais reste encore négative : - 0,7%.
400 000 logements mis en chantier en 2019
Au global, selon la FFB, la crise sur le collectif devrait être plus limitée que prévu. Alors que la FFB prévoyait une baisse de l’ordre de 4,5%, on peut espérer pour 2019 une production quasi stable (+ 0,2%) avec une mise en chantier de 400 000 logements.
Côté non résidentiel neuf, la FFB revoit là encore ses prévisions à la hausse en misant sur une progression, non plus de 3% mais de 6,4%.
Une année compliquée pour la rénovation
Le segment amélioration/entretien devrait finir l’année mieux qu’il ne l’a commencé avec une hausse de l’activité de 0,5%. Reste que l’annonce d’une réforme du Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE), qui devrait être transformé en prime, n’est pas là pour rassurer les ménages. Surtout les plus aisés puisque Bercy a annoncé que ce dispositif pourrait exclure les deux déciles les plus aisés de la population. Ce qui représente 60% des travaux ! La FFB plaide pour « une aide publique massive alors que l’enveloppe du CITE (près de 800 millions d'€) a été divisée par deux en 3 ans » regrette Jacques Chanut.
A l’occasion de ce point rentrée, la FFB a également pointé du doigt la question de la gestion des déchets du bâtiment, estimant « que les déchetteries publiques devaient rouvrir leur porte aux artisans et entrepreneurs. » Des discussions avec Bercy sont également en cours au sujet de la suppression de l’accès au gazole non routier (GNR) et au rabotage de la déduction forfaitaire spécifique (DFS).