Comment recruter avec le groupement des employeurs GEIQ BTP ?
Associations pilotées et gérées par leurs adhérents, les GEIQ visent à favoriser l’insertion des personnes éloignées du marché du travail grâce à l’alternance. Il existe en France 51 GEIQ BTP et quelques 3134 entreprises adhérentes.
Entretien avec Gilbert Comos, président du GEIQ BTP Hérault et codirigeant de la société Giraud, entreprise générale du bâtiment implantée à Montpellier et Toulouse, spécialisée dans la réalisation de bâtis en béton armé.
Comment avez-vous connu le GEIQ BTP 34 que vous présidez depuis 2016 ?
L’entreprise Giraud, qui emploie 130 salariés, est régulièrement confrontée à la problématique de déficit de candidats formés aux métiers du BTP. Depuis quarante ans, les métiers manuels font l’objet de dénigrement alors qu’ils demandent pourtant de vraies qualifications, de la créativité et sont bien rémunérés.
Adhérent de la FFB, des confrères m’ont parlé de ce regroupement d’entreprises qui permet de résoudre des problèmes de recrutement. J’ai adhéré au GEIQ BTP 34 dès 2005.
Comment est structurée cette association héraultaise et quelle est sa mission ?
L’association œuvre depuis 25 ans pour l’emploi sur le département et compte une cinquantaine d’entreprises adhérentes. Elle recrute différents profils pour les orienter et les former aux métiers du BTP ; elle parie sur le potentiel des personnes éloignées du marché du travail mais peut aussi accompagner un jeune ayant eu un autre parcours professionnel et voulant se réorienter vers ces métiers. La base, c’est la formation des personnes.
Concrètement, comment se passent les recrutements ?
L’entreprise adhérente fait part aux permanents du GEIQ de ses besoins. En fonction d’un cahier des charges établi, le GEIQ recherche les profils. Une fois le candidat identifié, il devient salarié de l’association et un contrat (de type professionnalisation ou alternance) de 12 à 14 mois est signé avec l’entreprise. L’un des points forts du GEIQ est d’être agréé pour pouvoir insérer dans l’emploi des publics prioritaires.
A qui pensez-vous ?
Cela peut être par exemple des réfugiés ou des personnes qui sont sorties d’un dispositif d’insertion, des bénéficiaires de minima sociaux, des jeunes de moins de 26 ans sans qualification, des demandeurs d’emploi de 45 ans et plus, des personnes issues de quartiers ou zones prioritaires… Le GEIQ devient alors un acteur privilégié de ces publics là, allant jusqu’à les accompagner dans leur recherche de logement et dans l’apprentissage de la langue française.
Si le GEIQ est un acteur sociétal, les entreprises adhérentes ont elles aussi un haut niveau de responsabilité sociale.
Cela demande beaucoup d’investissement de part et d’autre ?
Oui, mais le secteur du BTP est habitué à intégrer ce type de public. L’objectif affiché est que 70% des candidats mis à disposition des entreprises adhérentes se voient proposer un CDI à l’issue de leur formation. C’est du gagnant gagnant car au bout d’un an, l’entreprise se donne une chance de recruter des personnes formées.
Au niveau de votre association, quels sont les résultats ?
Chaque année nous gérons environ 80 contrats, dont plus de 85% de public prioritaire. Nous sommes dans la moyenne nationale* avec plus de 70% de sorties vers l’emploi.
Quant aux entreprises adhérentes, elles sont en augmentation : une quinzaine de nouvelles sociétés nous ont rejoints en 2021.
Comment expliquez-vous cet engouement ?
Le dispositif est encore méconnu mais le travail fait par le GEIG BTP commence à porter ses fruits avec, à la clé, de vrais résultats. Le contexte actuel est porteur avec la forte augmentation des reprises de chantiers et des appels d’offres, mais globalement, nous arrivons à pourvoir les demandes. Nous travaillons en concertation avec Pôle Emploi, les missions locales etc… La difficulté principale à laquelle nous nous heurtons est le délai imparti, car il faut en moyenne un mois pour monter le dossier. D’ailleurs certaines entreprises identifient parfois elles-mêmes le profil et nous l’envoient.
Quel est l’intérêt de passer par vous ?
Cela leur permet d’avoir un support RH et un accompagnement de qualité externalisé en s’appuyant sur les permanents. Le GEIQ est un outil très efficace.
Au sein de la société Giraud, avez-vous fait appel au GEIQ ?
La société est sur un métier aux compétences très spécifiques mais nous avons déjà formé une trentaine de candidats et en avons recruté plus de la moitié. Les GEIQ restent, selon moi, la plus belle façon d’embaucher.
* chiffres nationaux en 2021 : Taux de sortie en emploi : 72%, CDI : 57%. Public prioritaire : 89% ; Qualification : 70%.
En 2021, 21% d’entreprises de moins de 10 salariés et 45% de 10 à 49 salariés ont fait appel aux GEIQ BTP. Principaux métiers concernés : Coffreur(se), ouvrier, maçon (e).
Plus d'information sur le site du GEIQ BTP Hérault >> https://www.geiqbtp34.fr/