Gestion bâtiment
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15 mai 2017

 

Qu’est ce que Batiprix ?

C’est une base qui évolue en permanence selon deux axes : les ouvrages et leurs prix. D’un côté, les techniques de construction changent. Et nous, nous sommes supposés savoir ce qu’il se fait, ce qu’il ne se fait pas ou bien ce qui est nouveau dans les corps d’états techniques. Notre premier travail consiste ainsi à suivre le jeu de l’obsolescence ou des nouveautés par exemple en matière de domotique ou des équipements pour les personnes à mobilité réduite qui n’existaient pas il y a plusieurs années. Je pense aussi à des innovations dans des domaines y compris traditionnels comme en plomberie et chauffage où s’utilise désormais des tubes multicouches et pré isolés PER ou, autre exemple, en charpente couverture métallique où nous avons intégré les nouveaux panneaux d’isolation semi-rigides en laine de verre.

Ainsi, Batiprix s’apparente en quelque sorte à un catalogue reflétant ce qui se fait sur le terrain. Notre dernière édition compte 450 nouveautés, mais nous ne nous focalisons pas seulement sur l’innovation des produits. Notre souhait est de proposer une couverture suffisamment large pour être le plus complet dans tous les corps d’état. Il reste impossible d’aller dans trop de «spécifique», par exemple lorsqu’il s’agit de travaux liés à la pose d’ascenseur ou de désamiantage. Pour autant, nous considérons que Batiprix couvre 80 à 95% des travaux des artisans.

Pour cela nous participons à des réunions professionnelles, des salons de fabricants, des rencontres d’associations d’anciens élèves d’une école. Ensuite, nous travaillons avec un petit réseau de professionnels, constitué par des artisans, techniciens et ingénieurs de bureaux d’études, qui nous amènent des informations très précises. Par exemple, s’il s’agit de chauffagistes : quel type de chaudière posent-ils le plus fréquemment, quel modèle de telle marque préconisent-ils le plus souvent, quel est leur temps de pose, etc. Nous analysons aussi les mots les plus recherchés par les professionnels dans la version en ligne de Batiprix. Enfin, nous réalisons de manière régulière des enquêtes de satisfaction auprès de nos clients afin de mesurer leur niveau de satisfaction ou bien de connaitre quelles marques ils utilisent le plus dans leur base.

 

Comment établissez-vous les prix utilisés dans Batiprix ?

Au-delà de connaitre les besoins du secteur, notre travail consiste justement à maintenir des prix à jour, avec une actualisation annuelle des prix des fournitures. Bien évidemment, le tarif d’un parpaing de 15 cm creux peut fluctuer à la hausse et à la baisse selon les périodes ou les régions. Alors, comment travaillons-nous ? Nous opérons une moyenne des prix d’un même type d’article proposé par 2 ou 3 fabricants auprès de plusieurs grandes enseignes de négoce en région parisienne. Nous réajustons cette moyenne pour être un reflet conforme au niveau national. Nous appliquons aussi une remise moyenne correspondant à un petit ou moyen chantier. Je rappelle que ce prix reste indicatif, car la réalité du terrain varie selon de multiples critères : l’importance de son entreprise, si elle bénéficie ou non d’un contrat cadre, si elle n’achète que des matériaux en discount ou bien le négociant auprès duquel elle se fournit à moins de concurrence dans son secteur...

Par dessus tout, ce qu’il faut retenir c’est que Batiprix donne à ses utilisateurs une sorte de recette de cuisine, la plus juste possible, qui permet à clients de suivre un référentiel fiable.

Animation comment calculer le prix de vente ?

En plus des matériaux, ajoutez-vous d’autres ingrédients à cette recette ?

Nous utilisons la méthodologie dite du «déboursé sec». C’est en fait un mécanisme simple pour identifier d’un côté l’ensemble des coûts liés aux achats des matériaux : c’est l’argent que j’engage quand je me rend chez mon négociant. Ensuite, s’ajoute la part de la main d’œuvre. Par exemple quel temps il me faut pour poser un agglo de ciment auquel s’applique le taux horaire, c’est à dire le coût de la main d’œuvre. Le prix de la main d’œuvre que nous utilisons est celui des minimas sociaux en Ile-de-France. Je multiplie le tout par la quantité à réaliser. J’ai donc obtenu mon déboursé sec de matériaux + mon déboursé horaire. S’ajoutent à ces sommes engagées le coût des frais généraux engagés pour le local, le fourgon, l’assurance, etc. afin d’appliquer un coefficient de frais généraux. L’addition de ces trois composantes me permet de calculer mon prix de revient qu’il faudra enfin multiplier par un coefficient de marge pour avoir mon prix de vente, selon le bénéfice et une certaine réserve face à d’éventuels aléas que j’escompte.

À combien est cette marge ?

Nous avons toujours beaucoup de débats à ce sujet. Dans Batiprix, nous appliquons une marge de 10%. D’une part, parce que cela nous paraissait plus lisible que par exemple 14,4%. Surtout, cela donne un ordre de grandeur représentatif. Il faut se souvenir que durant la crise, la marge pratiquée tournait autour de 3 ou 4%, alors qu’elle avoisine 20% lorsque le carnet de commande est plein. Batiprix ne propose qu’une méthode de calcul, c’est ensuite à l’utilisateur de la modifier selon ses propres habitudes de travail. Nous conseillons par exemple de prendre en compte des conditions d’intervention propres à chaque chantier : par exemple selon la hauteur ou les horaires d’intervention, etc. Par exemple si les locaux sont occupés ou encombrés, le chantier ira forcément moins vite que dans un local vide. Potentiellement, le chantier peut être moins rentable...

 

Votre méthode s’adapte-t-elle aux marchés publics ?

Certains de nos clients sont des collectivités locales et territoriales. Ils se servent de Batiprix pour établir leurs marchés sur bon de commande. Cela leur permet de proposer aux entreprises qui répondent de travailler à partir d’un descriptif complet, clair et sans mauvaises interprétations. Par exemple, impossible d’oublier dans le cas d’une pose de plaque de BA13 le rail, les vis ou la bande joint. Attention, je ne veux pas dire qu’il faut foncer tête baissée en se contentant de baisser de 15% les prix présentés dans Batiprix pour gagner le marché. En revanche, ce travail sur le taux de remise appliquée sera un point important.

 

Quel est l’intérêt d’utiliser Batiprix avec Batappli ?

Mon argument principal sera le gain de temps. Déjà, l’utilisateur gagne du temps en réutilisant sa propre base en plus de Batiprix. Et ce gain sera encore plus important s’il se sert de Batappli qui intègre parfaitement et directement Batiprix plutôt que de perdre du temps et risquer des erreurs à recopier la base dans un autre outil ou bien en utilisant Excel...

 

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Comment Batiprix va-t-il évoluer ? En fournissant des objets BIM ?

Pour être honnête, nous réfléchissons par exemple pour savoir quel pourrait être la passerelle entre Batiprix et la maquette numérique et, par exemple, définir comment les prix s’adaptent en fonction de paramètres provenant de la maquette. Mais il ne s’agit que d’une réflexion. En revanche, nous suivons un axe plus stratégique qui consiste à exploiter la richesse de notre base de 28.000 ouvrages. Notre idée la plus avancée est de restreindre notre référentiel en une liste des 4.000 ouvrages les plus communément utilisés dans le bâtiment. Ensuite, nous proposerons une solution clef en main permettant par exemple de raisonner au global : la construction d'un pavillon ou d'une salle de bain. Imaginez que, travaillant sur la réalisation d’une salle de bain, j'obtienne les détails d'un ouvrage avec plomberie, meubles et carrelage. Et, grâce au potentiel de notre groupe, nous pourrions y compris fournir des tutoriaux de mise en œuvre ou bien des guides de choix du genre : quel carrelage poser avec tel style de salle de bain...

 

Plus d'information : 

www.batiprix.com
https://boutique.batappli.fr/12-bibliotheques