Portrait d'artisan - Tony Serey - Electricien
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai un BEP niveau bac pro en électricité équipement industriel. Après le lycée, j’ai travaillé un moment comme intérimaire en installation électrique dans l’industrie puis je suis parti en formation de monteur de réseau aérien (sous traitance avec EDF) et souterrain. Mais en 2002, j’ai eu un accident : une chute de 5 mètres de haut d’un poteau. Après deux ans d’arrêt, j’ai décidé de me lancer à mon compte dans le bâtiment.
Quels sont vos domaines d’expertise ?
J’interviens sur des besoins de travaux électriques de différentes importances qui vont de l’installation électrique complète à la mise aux normes électriques, en passant par le dépannage, le chauffage, l’éclairage. Je suis également spécialisé dans la domotique.
Qui sont vos clients ?
A 80% des professionnels du bâtiment. Ainsi depuis huit ans, je travaille en collaboration avec un constructeur de maisons individuelles. Quant au reste de ma clientèle, ce sont des commerces, des cabinets médicaux.... Autrefois il y avait beaucoup d’industries dans les Vosges mais il ne reste plus grand chose aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans la domotique ?
Je suis quelqu’un de curieux, intéressé par les innovations. La domotique, qui recouvre un ensemble de techniques et d’automatisme que l’on intègre dans une habitation, permet d’optimiser les consommations d’énergie et de gagner en confort, deux critères primordiaux. Sans avoir recours à de gros travaux, les possibilités d’un logement communicant sont infinies.
Vous pensez à quel champ d’application dans votre métier ?
Ce système de gestion intelligente programmé et contrôlable à distance concerne par exemple les volets roulants, la motorisation de portails ou portes de garage, le contrôle des lumières bien sûr ou encore la gestion de chauffage à distance. Je me suis lancé sur ce créneau, qui se développe de plus en plus, dès 2006 et je travaille en partenariat avec le fabricant Hager (Alsace) spécialisé dans le matériel électrique.
Depuis peu, vous vous êtes également spécialisé dans les bornes de recharge pour véhicule électrique ou hybride…
Oui, j’avais essayé de me lancer dans le photovoltaïque mais c’était compliqué de pouvoir faire bénéficier à tous les clients de crédits d’impôts… Aujourd’hui une demande émerge sur des bornes de recharge ; certaines permettent de diviser le temps de recharge jusqu’à dix.
Avez-vous suivi une formation pour cela ?
Il y a déjà dix ans, j’étais partenaire Renault et j’avais suivi une formation mais la réglementation a évolué. J’ai refait une formation il y a deux ans et obtenu la qualification et certification. Les demandes n’explosent pas encore mais j’ai déjà placé 5 bornes depuis le début de l’année.
Quelles sont, selon vous, les compétences inhérentes à votre métier ?
Il faut vraiment avoir deux cordes à son arc : maîtriser la norme du bâtiment (habitat) et la norme tertiaire dont les puissances sont différentes. Cela implique de se former sur la réglementation dans les établissements recevant du public (ERP) ou les établissements recevant des travailleurs (ERT). Les fabricants organisent régulièrement des journées formation sur les nouveaux matériaux, comment et à quel moment les mettre en place etc.…
Avez-vous des salariés dans votre entreprise ?
J’ai commencé tout seul puis j’ai eu des apprentis (cinq en 18 ans) travaillant en alternance, trois semaines en entreprise et une semaine à l’école. Depuis trois ans, j’ai un jeune apprenti très motivé, volontaire et dynamique. Il a passé son CAP et l’an prochain passera son BEP. Dès sa fin de contrat, j’aimerais bien l’embaucher et par la suite prendre un nouvel apprenti.
Je regrette seulement que lors de cycles de découverte, les jeunes n’aient pas une meilleure connaissance des différents corps d’état existant dans le secteur du BTP car il y a des branches passionnantes.
Comment se positionne votre entreprise par rapport à la concurrence ?
Je fais certainement partie des prestataires les plus chers du secteur mais je propose un vrai service. Grâce à des outils, comme l’application Batappli, je propose à mes clients des devis précis qui englobent du service. Pas question, comme certains le font, de rajouter au fur et à mesure des nouvelles prestations hors de prix.
Quel est votre prochain chantier ?
Ce devrait être pour un cabinet de kiné qui a prévu un système de piscine pour la rééducation de ses patients. Je vais m’occuper de toute la partie électrique avec l’alimentation pour l’éclairage en luminothérapie et la gestion des pompes.
Vous avez 44 ans. Comment voyez-vous l’évolution de votre métier ?
L’avenir de notre métier passera par la réussite des transitions énergétiques et numériques. La gestion à distance, les bornes de recharge… ces secteurs évoluent rapidement, il faut se mettre à la page tout le temps. Et puis le bouche à oreille c’est bien, mais aujourd’hui 9 consommateurs sur 10 consultent des avis clients pour se protéger des promesses non tenues et d’une qualité inégale. Aussi j’ai adhéré à Plusquepro, réseau rassemblant les meilleures entreprises de France dans les métiers de l’habitat, du bâtiment et de la prestation de services). Je suis content car cela fonctionne super bien.