Comment prévenir les chutes de Hauteur ?
Travailler sur un échafaudage, une plateforme, un toit ou une charpente peut être une activité à risque. Mais pas de fatalité. Avec de l’organisation et de la formation, les chutes de hauteur peuvent être limitées.
Une campagne de sensibilisation mitigée
En 2014, le ministère du travail lançait, avec de nombreux partenaires (MSA, INRS, CNAM….), la campagne de sensibilisation « Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur ». Cinq ans plus tard, le bilan est mitigé : le nombre d’accidents est en stagnation, et la prévention des chutes reste toujours une priorité, notamment dans le secteur du BTP. Face à ce constat, les démarches de prévention sont loin d’être inutiles. Car d’après la base de données Epicea de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), les chutes de hauteur seraient dues majoritairement à l’absence de protections collectives et individuelles mais également au dysfonctionnement ou à l’utilisation incorrecte du matériel.
La prévention des risques de chutes de hauteur est régie par les articles L4121-1 à L4121-5 du Code du Travail.
Consulter le site internet www.chutesdehauteur.com qui offre un accompagnement personnalisé à tous les professionnels du BTP.
Bien identifier les risques en amont
Que l’on soit charpentier, couvreur ou terrassier, travailler en hauteur fait partie du quotidien. Aussi, au-delà des exigences réglementaires, évaluer les risques liés au chantier reste indispensable : hauteur du dénivelé, risque de glissade sur la surface d’évolution, câbles sous tension accessibles depuis la zone d'évolution des ouvriers… une visite du chantier avant l’intervention peut permettre au maitre d’ouvrage de modifier le lieu de manière pérenne pour pouvoir travailler en toute sécurité.
La CARSAT (Caisse d'Assurance Retraite et de Santé Au Travail) a mis en place un outil simplifié d’évaluation des risques :
Téléchargez un outil d'évaluation des risques lors des interventions sur toitures (XLS - 174 Ko)
Organiser son chantier
Mises en place avant le début des travaux, les protections collectives permettent d’intervenir en toute sécurité. Mais si elles ne sont pas prévues, il faut alors installer des protections collectives temporaires.
Le garde corps reste le dispositif le plus utilisé. Il doit être rigide et fixé solidement. Sa hauteur doit être comprise entre 1m et 1m10, et il doit être conforme à la norme NF E 85-015.
Pour l’accès sur la zone de travail, on peut aussi prévoir des installations de type escaliers, passerelles ou plateformes de travail permettant d’opérer à partir d’un plan de travail sécurisé.
Selon le type de chantier, échafaudages, PIR (plates-formes individuelles roulantes), tour d’accès, appareils de levage…sont nécessaires.
Des équipements au top
D’une manière générale, il est primordial de toujours vérifier l’état général des protections et la bonne conformité des équipements.
Dans certains cas, comme un ravalement de façade, le recours à un échafaudage est une nécessité. Rien de plus dangereux qu’un échafaudage instable, donc prendre le temps de le monter et privilégier un système à montage et démontage en sécurité (MDS).
Pour les échafaudages de pied (à cadre ou multidirectionnels et multi niveaux), penser à toujours sécuriser le niveau supérieur avant d’y accéder.
Il existe toujours des moyens pour limiter les risques : un charpentier peut, par exemple, opter pour un assemblage de la charpente au sol et une mise en place à la grue.
Lorsque les mesures de protection collective sont techniquement impossibles à mettre en place, un dispositif antichute est nécessaire. Il comprend un harnais antichute et un sous système de liaison (par exemple une longe) à relier à un point d’ancrage. On déplore encore trop souvent, lors des accidents, l’absence de cet équipement qui doit être systématiquement vérifié avant chaque utilisation.
Formation = Sécurité
Dans le cadre de ses missions d’accompagnement des entreprises du BTP, l’OPPBTP met en place plusieurs types de formations permettant de mieux maitriser les contraintes liées aux travaux en hauteur. Ces formations apportent des connaissances pour mieux anticiper les risques de chute et trouver des solutions organisationnelles, techniques et humaines. Il existe également des formations pour appréhender les consignes d’assemblage et la mise en œuvre du matériel.
Important : la formation à l’utilisation d’un système d’arrêt de chute est obligatoire.
Renseignements sur les différentes formations sur www.preventionbtp.fr
Destiné aux chefs d’entreprise et aux maitres d’ouvrage, le guide « Prévention des risques de chutes de hauteur » est un excellent outil qui aborde différentes thématiques (risques, prévention, compétences) et propose des annexes illustrées sur les situations de travail en hauteur.